L'HOMME QUI PLANTAIT DES ARBRES
Ces maisons agglomérées, en ruines comme un vieux nid de guêpes, me firent penser qu'il avait dû y avoir, là, une fontaine ou un puits.
La petite histoire
Humaniste et écologiste avant l'heure, l'écrivain Jean Giono (1895-1970) s'est inspiré de son histoire personnelle et de celle de sa région natale pour écrire L'homme qui plantait des arbres en 1953. C'est dans la revue Le sauvage que Frédéric Back découvre le récit de Giono en 1974.
Ayant lui-même déjà planté plus de 30 000 arbres au cours de ses activités au sein de la Société pour vaincre la pollution, il se met en tête de porter à l'écran ce texte jusqu'alors publié uniquement dans des revues spécialisées.
« En lisant ce récit pour la première fois, j'ai été très ému par cette générosité qui ne cherchait de récompense nulle part. C'est l'essence même du bonheur puisque la récompense est dans le geste lui-même et dans la vision de ses conséquences bénéfiques. Habituellement un film d'animation se déroule sur un rythme enlevé, avec de nombreux changements de situation, des drôleries et des thèmes qui sont de préférence en dehors de la réalité.
Le sujet appelait plutôt une certaine dignité, mais j'étais persuadé que le dessin animé, même traité de manière réaliste, était le meilleur moyen de toucher un vaste public et de donner au récit un caractère qui n'ait pas l'aspect d'un film documentaire » de dire Frédéric Back.
En portant cette histoire à l'écran, Frédéric Back souhaite donner le plus d'écho possible aux réflexions qu'elle amène. Au fil de ses recherches, le cinéaste découvre plusieurs personnes accomplissant de par le monde le même travail humble et obstiné avec aussi pu de moyens que le personnage fictif du récit. L'accueil que le public fait au film dépasse tout ce que son auteur pouvait espérer : des millions d'arbres sont alors plantés sur tous les continents.
Synopsis
L'homme qui plantait des arbres raconte l'histoire d'Elzéard Bouffier, un berger provençal, qui reboise patiemment un coin de pays d'où la vie s'était retirée. La fascination du narrateur pour l'homme et sa mission l'amène à retourner à la montagne à plusieurs reprises.
Il y voit un paysage désolé et balayé par les vents se transformer graduellement : des sources, des champs cultivés et des villages bourdonnants de vie renaissent au cœur d'une incroyable forêt issue du travail tenace d'un seul homme habité d'une rare générosité.
Le message
« Le reboisement est un remède nécessaire, mais ce n'est pas une solution qui autorise la destruction des forêts séculaires, si riches de variétés et hébergeant une multitude d'espèces vivantes, qui sans elles disparaissent pour toujours » souligne l'artiste engagé.
L'homme qui plantait des arbres est sans doute le premier film d'animation au monde qui ait eu autant de répercussions. Frédéric Back souhaite que ce succès incite d'autres cinéastes d'animation à se pencher vers ce genre de sujet porteur de message et dont le public semble avoir soif.
Suite au succès retentissant du film L'homme qui plantait des arbres, les éditeurs Gallimard/Lacombe, de Montréal, décident de rééditer en album la nouvelle de Giono. Les illustrations de Frédéric Back ont contribué à faire connaître ce texte magnifique qui est devenu un classique dans de nombreux pays.